vendredi 20 novembre 2009


Hier on a dû se lever hyper tôt pour prendre un vol domestique vers Hue, dans le centre. C’était dommage car on avait un hôtel de malades encore, ce genre de chambres que jamais on aura les moyens de s’offrir en Europe. En plus, comme des fois on a de la chance (sauf avec la météo..), on a eu un upgrade, comme ça, sans raison, sans rien demander. Donc on avait la vue sur le West lake. Non, c’est pas tout à fait exact : notre balcon était au-dessus du lac. C’était magnifique.
On quitte les lieux à 5h30, on arrive à l’aéroport. Pas trop de monde. On donne nos passeports, et on attend les boarding pass. Et on attend, et on attend. Et l’hôtesse ne dit rien, à part « wait a moment ». Ouais, ben ça c’est déjà ce qu’on fait. S. commence à trouver ça louche, il demande ce qu’il se passe, et elle dit que l’avion est plein. Plus de places… Non, pas ça, pas à 6h du matin. On ne comprend pas, sur nos documents c’était écrit « confirmé » ! Alors on commence à faire comprendre à la dame qu’on va prendre cet avion. C ?est confirmé, je me fiche du surbooking, on part. Oui oui, elle sait, elle va voir avec son manager. Toute façon ici, dès qu’il y a un problème, ils vont voir le chef. Pas d’initiative. Respect de la hierarchie. C’est comme ça. Sauf que le manager n’a pa sl’air de se préoccuper de nous. Il jongle entre un Natel et un talkie walkie, plein de documents dans la main. A nos pieds, des dizaine de valises, certaines étiquettées, d’autres pas, bref, un vrai bordel qui commence à perturber mon côté bleu. Tout ceci n’a pas bien l’air sous contrôle. Je deviens plus ferme, en tapant l’index sur le comptoir : «  Madame, débrouillez-vous, mais on part, on a payé, et vous avez confirmé. Donnez nous svp nos boarding pass. Le ton est ferme. On comprend qu’il reste des places en Business, et qu’il y a tout un groupe de français à côté de nous qui a l’air d’avoir le même problème. Non, c’est juste une question de rapport de force. A partir de là, je sais qu’ils nous feront partir. Non mais. Ça suffit maintenant. Effectivement, le manager multitâche se tourne vers le groupe de Français avec un air grave, et dans un anglais un peu approximatif, dit qu groupe que l’un d’eux doit rester, il manque une place dans l’avion.
Pour être honnête, sur le coup, là, je me sens mal. Ces petits vieux, qui parlent à peine anglais et qui paniquent à l’idée d’être séparés.  Mais spontanément, André se dévoue. Il dit au groupe qu’il va rester, qu’il ne faut pas s’inquiéter pour lui, qu’il va s’en sortir, qu’il les rejoindra plus tard. C’était drôle, parce qu’en fait, alors que nous on était embêté par l’aspect organisation et retard dans le programme, eux c’était complètement sur un autre plan : celui de la séparation du groupe. L’avion suivant était 5h plus tard. Le manager explique à André que la compagnie lui offre un aller retour en taxi vers un hôtel, plus un peu d’argent, j’ai pas compris combien, mais André a l’air agréablement surpris. Tout va bien, on part.
1h10 de vol pour arriver à Hué.
Au moment même où on a posé le pied hors de l’avion, il s’est mis à pleuvoir, et depuis ça continue. Dans le guide, pour le centre, y avait écrit « éviter Novembre et Décembre, pluie sans discontinuer, période des typhons. » Donc on ne va pas faire les déçus.
On a pris un bus navette pour aller poser les sacs à l’hôtel. Arrivés devant le comptoir, S. me demande « où est mon sac à dos ?! » Traduction immédiate dans ma tête : « Où est mon sac à dos auquel je dois faire super gaffe, avec environ 5000 balles de matos photo dedans, et qu’après les passeports c’est LA chose à ne pas perdre dans ce voyage ??!!!?? »
J’y crois pas j’y crois pas j’y crois pas…. Il l’a laissé dans la navette qui vient de partir. Grrrr !!!! Bon, faut faire vite. On explique à la dame de l’hotel . Heureusement j’ai encore le billet de bus dans la main, y a un téléphone dessus. Elle appelle, mais le chauffeur n’a pas de Natel, c’est un numéro central. Pendant ce temps, S. se liquéfie. Mais la dame nous rassure, elle est sure que le sac n’est pas perdu, c’est la navette de l’aéroport et ils vont sans doute le ramener.
De longues minutes pendant lesquelles on déjeune. Ambiance…Une heure après, on nous rapporte le sac. Ouf. Personne n’a su que ce sac contenait environ 2500 jours de salaire moyen d’un vietnamien (j’ai fait le calcul).
On est enfin parti visiter la ville, enfin, surtout la cité impériale. A l’intérieur de la citadelle, une ville dans la ville, construite au XIXe siècle par le fondateur de la dynastie de NGuyen (voilà, c’était la minute historique du carnet).
Quelques photos, prises par un temps absolument dégueulasse.






3h30 plus tard, j’en peux plus, suis trempée, j’ai froid, et je suis grave enrhumée. J’ai les pieds tellement mouillés que des palmes vont me pousser entre les doigts de pieds. Je parle comme un canard (comme les locaux, en fait! ) .
Je fais un caprice. Je veux rentrer à l’hôtel boire un thé au gingembre et me sécher. On en prend le chemin. Et sur la route, on passe devant un collège qui a l’air super joli. On n’est plus à ça près : on rentre dans la cour pour visiter. Majestueuse statue de l’oncle Hô. On avance encore un peu, bientôt les salles de classe sur la droite. Un couloir. J’avance, j’entends de la musique. Deux collègiennes : l’une chante, l’autre joue de la guitare.
Zut, elles m’ont captée, je rebrousse chemin.
«  Non non, viens ! Rentre ! » euh..suis pas sure. « Viens viens, tu déranges pas ! D’où tu viens ? » Le tout dans un anglais impeccable.
Je vais chercher S. qui était dehors. On s’installe dans la salle de classe, et on commence à faire connaissance. J’adore ce genre de moments improvisés. L’une joue de la guitare, S aussi, elles sont 4 à le regarder la bouche ouverte. C’est vrai qu’il joue bien. Il leur apprend quelques trucs, c’est incroyable comme tout le monde est  à l’aise. Pourtant la salle de classe est pas franchement chaleureuse : murs parmes, mais rien d’autre que les tables et chaises, et un grand tableau noir.
Ah si, que dis-je ? Au dessus du tableau, bien en évidence, un portrait d’Hô Chi Minh, avec une grande banderole dessous  qu’on se fait traduire: « Vivez, combattez, étudiez, selon l’enseignement de l’Oncle Hô, pour la fierté du Pays », un truc comme ça, j’ai pas tout retenu. Ça déchire… Et nous on chante les Beattles à la guitare dessous. Quelle provocation.
Ces gamines nous ont vraiment impressionnés : on a passé un bon moment à papoter de tout, de la Chine, des études, l’une veut être Business woman plus tard, l’autre veut aller à Harward… on me demande si je trouve que Hô Chi Minh était bel homme ??? C’était très sympa.


Sans transition, le site de Facebook est bloqué ici depuis 10 jours environ. Mais sinon, oui, Hô Chi Minh il est pas mal……

C’est pas tout mais comme j’étais toujours trempée, on est rentré à l’hôtel.
Et enfin, le premier massage Thai du séjour !!! Yes.

Ce matin, on a pris la route (pick up) vers Hoi An. On est presque arrivé. Dès la moitié du chemin, la météo s’est un peu améliorée. En tous cas il ne pleut pas (pas encore…)

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