vendredi 27 novembre 2009

En route vers Phu Quoc


Mercredi on avait RDV au port  de Rha Gia à 8h pour prendre un speed boat pour une île. Phu Quoc Island. C’est comme ça qu’on a décidé de finir le voyage : une île, la plage, et ne rien faire. Deux jours. Sur 3 semaines.
Sauf que quand on s’est présenté au port, on a été informé que le bateau ne partait pas…. A cause du mauvais temps… Je sais bien que je ne suis pas tout à fait qualifiée en terme de navigation, mais a priori, avec un ciel légèrement nuageux, quelques rayons de soleil, et pas un pet de vent, moi je dirais, que… c’est un temps idéal pour naviguer !
Bon, le gars en face de moi parle 4 mots d’anglais (« no boat », «bad weather », «Tomorrow », « maybe »). Donc inutile de discuter avec lui. 
Donc on se retrouve plantés là, à 8h, avec la possibilité d’une île qui s’envole. Pas d’autre moyen que ce fiche bateau pour y aller. Il y a bien un vol par jour, mais c’était tôt ce matin, l’avion est parti. Au secours. Je veux mon île. En plus y a rien à faire dans cette ville, on a fait le tour hier soir, et noooon, pas une journée de plus ici, pitié. Et aussi, je pense à notre Resort de malade réservés pour 2 nuits. C’est pas juste.
On appelle l’agence qui nous a vendu ce billet de bateau fantôme, elle ne voit pas d’autre solution.
On appelle l’hôtel sur l’île, pas d’autres solutions.
On est environ 6 ou 8 à piétiner comme ça, super déçus. Il y a pourtant un petit groupe de Vietnamiens qui nous ont bien repérés à quelques mètres, enfourchés sur leur mobylette. Ils attendent, mais on ne sait pas quoi. Mais ils nous fixent. Ils analysent les animaux piégés que nous sommes.
L’un d’eux s’approche : «  il y a un autre port, plus loin, avec un bateau qui part pour l’île. Je peux vous y conduire. »
Bien sûr mon ami. Ce que j’aime, chez ces gens, c’est leur détermination. Et surtout, ils ne perdent jamais une occasion de se faire un peu de fric sur le dos des touristes.
On l’envoie promener. On n’y croit pas. Et surtout, comme il parle un peu Anglais, je lui dis «  Ah oui ? Et pourquoi ton bateau partirait alors que celui-ci ne part pas à cause du mauvais temps ?! »
Il répond : «  Vous, vous êtes des touristes, mais il y a des marchandises qui partent, ailleurs ».
Je n’y crois toujours pas. Je suis tellement contrariée, j’avais tellement envie de cette île, juste pour deux jours.
Il insiste. «  je vous promets que je peux vous faire partir ».
Il s’accroche le gamin ! Mais bon, j’ai rien à perdre, ça vaut la peine d’écouter son plan. Après s’être agité avec les gars de son groupe, et après avoir passé quelques coups de fils, après une concertation avec son groupe, ils viennent à plusieurs nous expliquer le plan. Que je vous dévoile mot pour mot : 
«  Ok les gars, on vous emmène en mobylette avec vos bagages à 70 km d’ici, il y a un autre port, avec des Vietnamiens et des marchandises qui partent, dans 2 heures. On vous fait le même prix que ce que vous avez payé pour ce bateau. Si on part maintenant, on a le temps d’y arriver ! »
J’explose de rire. Il est malade ce type !! 70 km en mobylette, avec ma valise, qui fait 23 kg ! Plus mon sac à dos, plus comment ils conduisent ici, plus un bateau qui ne sort de je ne sais où, plus le sac de S, et la météo mauvaise, et….. non non, c’est de la folie.
Mais ce gars a une étincelle dans les yeux. Il a l’air sûr. S et moi on se regarde…. On hésite. «  Ouais, et si c’est un plan foireux ton truc ? »
Et lui : «  Si j’ai menti, je vous ramène ici, et vous ne payez rien ».
Purée, alors il est sûr !
C’est quand même hyper dangereux son truc. Et si c’est un bateau de merde et qu’on meurt noyés » Je vois déjà les titres dans les journaux.
Ouais, sauf qu’ici c’est pas joli, et de l’autre côté, une île, le soleil, un bungalow dans un super hôtel…
Je lui colle ma valise devant : «  Vas-y, montre nous comment tu mets ça sur ta mobylette ! ». J’étais pourtant sure que c’était à ce moment précis que l’espoir s’écroulait. Mais le mec, y se démonte pas : il empoigne mon énorme valise, la met devant lui, s’asseoit sur la selle, empoigne le guidon, et… me fait son plus beau sourire. Il est fier de lui. Et moi, j’explose de rire, nerveuse. Une petite voix qui me dit « est ce que t’as le choix ??». On sent que c’est comme ça que ça va finir.
S. et moi on se regarde de nouveau, oui, on prend le risque.
Pour se donner bonne conscience, on demande un casque.
S. part en mobylette avec un petit vieux, son sac à dos entre ses pieds. Moi je pars avec ce gamin qui a l’air tout content de lui.
Deux autres filles, de Suède, se laissent convaincre aussi en voyant qu’on prend le risque.
Et c’est ainsi qu’une petite escorte de 4 mobylettes part un peu vite, vers un port qui n’est pas sur notre carte, prendre un bateau dont tout le monde ignore l’existence, sauf eux.
Je vous raconte pas dans quel état je suis sur cette mobylette. Je crois que je suis folle et que cette île risque de me coûter une paralysie. Ou une noyade. Et plus, il roule comme un taré (enfin, ici c’est normal), et il se marre quand je le serre plus fort parce que j’ai la trouille. Et il est là, ma valise entre les genoux, et il trace, et il trace. Je dois dire que des images d’eux sur ces mobylettes me repassent par la tête et ça m’aide : j’en ai vu qui transportaient un porc mort, un matelas 2 places, des tas de cartons, des chiens, des poules, des œufs, 3 copains, un bébé et sa mère, alors…. Pourquoi pas une touriste et sa valise ?
1h45 plus tard. Je suis débarquée dans un port on ne peut plus douteux.
J’arrive à peine à marcher, j’ai le visage tout crispé. Avec des moucherons collés, des larmes séchées (ben oui, le vent dans les yeux, ça pique !!), et une coupe, genre Tina Turner. En fin de … bon, vous connaissez.
Mais jusque là il n’a pas menti : à 1h45 de route il y a bien un port. S. et son petit vieux arrivent 5 mn après nous. Bon, il faut passer à la phase 2. Le fameux bateau. Je l’attrape par le bras : « montre moi ton bateau ». Il dit que c’est pas possible, qu’il est un peu loin. Mmmmn, j’aime pas ça. « je veux voir le bateau ». Bon, ok. Il parle à un pote à lui, qui ferait tout aussi bien l’acteur principal dans un film de Martin Scorsese qui se passerait en Asie. Son pote me fait signe de le suivre. J’enjambe des cartons, des tas de trucs, je sais même plus quoi. Je traverse un bateau, il me dit que c’est pas celui là, mais celui d'après. Le bateau est à peu près comme je l’imaginais, mais, pour être honnête, un peu mieux. Plus grand. Et à bord, des tas de gens, tous Vietnamiens. Là, je suis rassurée.
Je demande si c’est sûr. Il rigole, et me met le nez dans ma bêtise : « qu’est ce que tu crois, que nous on voyage sur des jolis bateaux comme pour les touristes ? C’est ça, nos bateaux ! »



Effectivement. Ni la moto, ni le bateau ne répondent à nos critères en sécurité, de propreté, de rapidité, etc. Pourtant, eux, c’est ainsi qu’ils vivent. Sont-ils 85 millions de fous ? Je ne crois pas. Il fait juste revoir tous ses référentiels, et faire confiance. Du coup, je me sens presque mal à l’aise de ne pas avoir fait confiance, d’avoir demandé à voir le bateau.Je souris. Le gars a compris ce qui vient de se passer dans ma tête. On échange un sourire amical. Je retourne vers mon chauffeur, je lui mets l’argent dans la main, et le remercie vivement. Car grâce à lui, on va sur l’île. C’est un super deal : lui il s’est sûrement fait des couilles en or, car on est 6 à partir, et nous, on sera sur l’île. Happy you, happy me.
On s’installe sur le pont, une odeur étrange attire mon attention : à côté de moi, des canards, et des poules.
Plus loin, un sac bleu qui bouge tout seul. En fait non, il y a des poussins dedans.
Il y a de tout sur ce bateau, des gens, un malade ( on dirait un homme en fin de vie qui veut retourner sur son île pour mourir en paix, son médecin l’accompagne et lui pose une sonde comme ça, devant tout le monde..), des légumes, des feuilles de palmier, des animaux, et 6 blancs. Ah oui, aussi des mobylettes !!



Le bateau a mis un peu de temps à partir. On s’est d’abord arrêté à la capitainerie. Le chef du bateau a apporté un poulet qu’il a pris dans la cage à mes côté au bureau. Je pense à Binh, qui nous a dit que la profession qui rapportait le plus dans le pays est la police, à cause de la corruption.
Ça a duré un bon quart d’heure. Ensuite le chef du bateau est revenu du bureau, il n’a pas l’air content. Il parle dans sa langue aux passagers, tout le monde est bien attentif, et nous on ne comprend rien. Personne n’arrive à nous expliquer.
La bateau fait demi tour, et s’arrête plus loin, avant le port de départ. On se regarde (les 6 blancs) : purée, on ne part pas, c’est sûrement le mauvais temps, merde, mauvais plan !! Le chef fait déplacer une dizaine de passagers vers l’arrière du bateau, et ensuite on reste là, un bon quart d’heure. Et on repart, cette fois vers l’île.
J’ai mis quelques minutes à déduire ce qui venait de se passer : malgré le poulet offert, le capitane a dû déduire qu’on était trop chargé. Donc la bateau a fait semblant de retourner au port décharger des gens. En fait, il a caché des passagers !!! Et s’est représenté à la capitainerie, et on est parti !

On aura mis 4 heures à faire la traversée. On s’est bien marré, il a fait super beau, on a dormi sur les colis, j’ai lu, bref, c’était un super voyage en mer (et une météo idéale !!)Même que sur Superdong II, ça n'aurait surement pas été aussi bien.

Le Delta du Mékong

On a continué notre descente vers le Sud : Depuis Saigon, on avait un circuit de 2 jours vers le Delta du Mekong.
On a dû se lever tôt, comme d’hab. On fait, si on y regarde bien, on ne dort pas plus ici que quand on va bosser… N’importe quoi.
Arrivés au petit déj d’un soi-disant 4 étoiles, on a voulu se servir un verre de jus d’orange. En fait c’était un liquide jaunâtre… J’avais jamais vu un truc si clair pour du jus d’orange. Comme j’étais de mauvaise humeur car j’avais peu dormi, j’ai interpellé le « manager » du restau de l’hôtel : je lui ai montré mon verre avec ce liquide trouble dedans, et j’ai demandé si c’était sensé être du jus d’orange. Lui, tout fier d’avoir une explication me répond : « Noooon ! C’est du Tang ! »
Tant d’aplomb me déstablise. Je bafouille « euh… pourquoi pas du jus d’orange ? ». Et il répond, encore plus fier : «  Ben, ce serait beaucoup plus cher !! ». Je laisse tomber. Je perds mes arguments devant autant de naïveté.
Enfin, on est parti dans un petit bus, avec des vélos à l’arrière. Après quelques heures de route, on est arrivé dans une zone hyper joliiiiiie ! Sauvage, verdoyante, les rives du Mekong ! On a fait du vélo (pas assez à notre goût ), du coup y a peu de photos car il fallait tenir le guidon et suivre le groupe.







Des petites maisons cachées dans des vergers, des gens souriants, et des tas de gamins qui se mettaient sur le  bord de la route pour nous saluer, et dire le seul mot qu’ils connaissaient : « Helloooo ! ». Sur ces 2 jours, je pourrais pas compter combien de fois j’ai dit Hello.



Le midi on a mangé dans un petit restau sans prétention mais qui nous a servi du poisson de la rivière (avec un gout de rivière, donc…) mais très bon. 







Enfin, c’est une jolie région qui aurait mérité qu’on y passe plus de temps. Mais en fait, on a surtout roulé, et un peu pédalé.
Le soir, on a mangé et dormi à Can Tho, la plus grande ville du Mekong.
Et ce soir là, S. a mangé du serpent. Oui oui oui. Du serpent. Même que j’ai goûté. Et comme il dit : « sur la planète, il y a 2 catégories de mecs : ceux qui mangent du serpent, et ceux qui n’en mangent pas… »
C’est un peu caoutchouteux, il était desossé, mais c’est assez bon. Enfin, je suis contente d’avoir tenté, mais je n’aurais pas fait mon repas avec. S. lui a vraiment adoré.


Le lendemain matin on a visité en barque le marché flottant. Franchement j’étais un peu déçue, je pense qu’on est arrivé trop tard et que du coup, l’animation était toute relative. C’est toutefois marrant comme ça fonctionne : y a des bateaux avec plein de légumes dessus, un grand bambou qui sert de panneau d’affichage sur lesquel on accroche les légumes disponibles sur ce bateau, et les petites barques arrivent autour, achètent, et chargent sur leur petit bateau avant de repartir.






Après la visite du marché, on s’est baladé en bateau sur le Mekong, on l’a remonté, c’était de plus en plus étroit, et de plus en plus sauvage.
Encore un peu de vélo, et on a continué à descendre en bus à Rach Gia. Un bus local, dans lequel on était les seuls blancs. Alors pour ne pas changer, tout le monde nous regardait, et parlait parfois de nous, sans qu’on comprenne rien. Mais ça avait l’air drôle.
C’est à Rach Gia qu’on a dormi. Y a pas grand chose é faire dans cette ville, à part attendre le bateau pour une île

lundi 23 novembre 2009

Le sud: Saigon!

Hier on a quitté cette adorable petite ville que j'ai vraiment adorée tellement elle est adorable (C'est clair là, hein?).
Direction le Sud, Ho Chi Minh Ville, que je préfère appeler sous son ancien nom: Saigon.
Une heure avion pour descendre, au pris qu'un aller retour Neuchâtel- Genève en train, même pas.
Ici, il fait chaud, on retour la lourdeur et l'humidité de la première semaine.
On se croirait dans un autre pays tellement c'est plus riche: des vraies rues, des vraies maison, des belles boutiques, c'est incroyable la différence avec le Nord. Un tel fossé avec moins de 2000 km de distance.
Je me demande si ceux du Nord savent combien c'est plus riche au Sud, mais sans doute que non, puisqu'ils n'ont pas du tout les moyen de voyager.
Je me demande aussi si ceux du Sud savent combien c'est pauvre au Bord, ou s'ils vivent dans l'ignorance, ou s'ils se mettent la tête dans le sable.


Saigon est la capitale économique du pays. EN fait, ça pourrait ressembler à n'importe quelle grande ville d'Occident.
Comment expliquer ce contraste: ce n'est pas la ville que je préfère, mais c'est celle dans laquelle je me sens mieux.


Je mets seulement 2 photos que j'aime bien, et promis, c'est du shooting sur le vif. Pas de mise en scène, c'est vraiment comme ça.




Comme d'habitude, on a fait n'importe quoi: on avait faim en plein milieu de l'après-midi, alors hier soir, on avait pas faim. On est retourné dans un SUPER café/restau occidentale (pardon, pardon, pardon, a y est, on a craqué).
J'ai bu l'un des meilleurs smoothie Mango de toutes les vacances. En plus, concept génial: sur les tables il y avait des feuilles de papier, et avec le sel et le poivre, des crayons gras, pour dessiner des conneries en attendant les plats.


On était tout de même un peu tendu car on devait avoir un pick up le lendemain (donc ce matin), mais personne ne nous avait dit à quelle heure. Genre, une fois qu'on avait payé, on n'avait plus jamais eu de nouvelles de l'agence.


Je pourrais bien vous raconter la journée d'aujourd'hui, mais fait pas rêver, je tiens à ma réputation d'être toujours un peu à la bourre sur ce carnet.
Non allez, je dis la vérité: j'ai trouvé une adresse de restau dans cette ville,  parait que c'est de l'excellent cuisine traditionnelle du pays.


Vous voyez ce que je veux dire? Bon appétit!




samedi 21 novembre 2009

Y a beaucoup plus de photos sur ce lien !

L'oeuvre quasi intégrale du photographe qui m'accompagne se trouve ici:


Hoi An, mon coup de foudre

Ca y est, c'est ici. Il y a comme ça souvent dans un voyage un moment où on sent qu'il se passe un truc, un coup de foudre, un coup de coeur.
Pour moi, c'est ici, c'est cette ville : Hoi An.
Nous sommes arrivés hier. Pas de voitures, une rivière qui a toujours l'air d'être sur le point de déborder, un ciel chargé menaçant, des ruelles pleines de caractère, des tas de maisons anciennes que l'on peut visiter, l'une plus craquante que l'autre, un climat très très humide.
J'adore.







Il y a un un marché, celui pour touristes, et l'autre, le vrai, derrière, au bord de la rivière. Tenu par un réseau de vieilles femmes à qui la mafia sicilienne n'a rien à envier.






Et puis c'est une ville très chargée en histoire. A 1h de route, on a visité un site: Mi son, qui veut dire "bioutifoul mountain". On a pris un guide qui parlait un peu anglais, mais il était trop space, on aurait dit qu'il était connecté avec l'au.delà. Quand il parlait, ses yeux se révulsaient, et il méditait après quelques phrases importantes. Mais ça allait bien avec le lieu.

Sur des pierres des temples, il y avait quelques écritures qu'à ce jour encore, personne n'a su déchiffrer. ça me passionne ce genre de trucs. Je sais pas ce que ça raconte, mais c'est drôlement joli.






Et puis, enfin, Hoi An est la ville des tailleurs par excellence. Un truc de malade. Tu entres dans un magasin de tissus, tu choisis un modèle (robe, chemises, bustier, pantalons), et... tu te fais faire le vêtement sur mesure. Pour une bouchée de pain. Tu choisis tout: les boutons, les doublures, TOUT! En..... en une demi journée.
Mélanie nous a filé son adresse et voilà, j'ai ma petite robe en soie sur mesure, nananèèèère!
(Bon sur la photo j'ai l'air de faire la gueule, mais en fait, j'étais juste concentrée sur les chiffres qu'elle annonçait pour mes mensurations.)




vendredi 20 novembre 2009

Effectivement, vérification faite....

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/19/01011-20091119FILWWW00470-facebook-bloque-au-vietnam.php

Hier on a dû se lever hyper tôt pour prendre un vol domestique vers Hue, dans le centre. C’était dommage car on avait un hôtel de malades encore, ce genre de chambres que jamais on aura les moyens de s’offrir en Europe. En plus, comme des fois on a de la chance (sauf avec la météo..), on a eu un upgrade, comme ça, sans raison, sans rien demander. Donc on avait la vue sur le West lake. Non, c’est pas tout à fait exact : notre balcon était au-dessus du lac. C’était magnifique.
On quitte les lieux à 5h30, on arrive à l’aéroport. Pas trop de monde. On donne nos passeports, et on attend les boarding pass. Et on attend, et on attend. Et l’hôtesse ne dit rien, à part « wait a moment ». Ouais, ben ça c’est déjà ce qu’on fait. S. commence à trouver ça louche, il demande ce qu’il se passe, et elle dit que l’avion est plein. Plus de places… Non, pas ça, pas à 6h du matin. On ne comprend pas, sur nos documents c’était écrit « confirmé » ! Alors on commence à faire comprendre à la dame qu’on va prendre cet avion. C ?est confirmé, je me fiche du surbooking, on part. Oui oui, elle sait, elle va voir avec son manager. Toute façon ici, dès qu’il y a un problème, ils vont voir le chef. Pas d’initiative. Respect de la hierarchie. C’est comme ça. Sauf que le manager n’a pa sl’air de se préoccuper de nous. Il jongle entre un Natel et un talkie walkie, plein de documents dans la main. A nos pieds, des dizaine de valises, certaines étiquettées, d’autres pas, bref, un vrai bordel qui commence à perturber mon côté bleu. Tout ceci n’a pas bien l’air sous contrôle. Je deviens plus ferme, en tapant l’index sur le comptoir : «  Madame, débrouillez-vous, mais on part, on a payé, et vous avez confirmé. Donnez nous svp nos boarding pass. Le ton est ferme. On comprend qu’il reste des places en Business, et qu’il y a tout un groupe de français à côté de nous qui a l’air d’avoir le même problème. Non, c’est juste une question de rapport de force. A partir de là, je sais qu’ils nous feront partir. Non mais. Ça suffit maintenant. Effectivement, le manager multitâche se tourne vers le groupe de Français avec un air grave, et dans un anglais un peu approximatif, dit qu groupe que l’un d’eux doit rester, il manque une place dans l’avion.
Pour être honnête, sur le coup, là, je me sens mal. Ces petits vieux, qui parlent à peine anglais et qui paniquent à l’idée d’être séparés.  Mais spontanément, André se dévoue. Il dit au groupe qu’il va rester, qu’il ne faut pas s’inquiéter pour lui, qu’il va s’en sortir, qu’il les rejoindra plus tard. C’était drôle, parce qu’en fait, alors que nous on était embêté par l’aspect organisation et retard dans le programme, eux c’était complètement sur un autre plan : celui de la séparation du groupe. L’avion suivant était 5h plus tard. Le manager explique à André que la compagnie lui offre un aller retour en taxi vers un hôtel, plus un peu d’argent, j’ai pas compris combien, mais André a l’air agréablement surpris. Tout va bien, on part.
1h10 de vol pour arriver à Hué.
Au moment même où on a posé le pied hors de l’avion, il s’est mis à pleuvoir, et depuis ça continue. Dans le guide, pour le centre, y avait écrit « éviter Novembre et Décembre, pluie sans discontinuer, période des typhons. » Donc on ne va pas faire les déçus.
On a pris un bus navette pour aller poser les sacs à l’hôtel. Arrivés devant le comptoir, S. me demande « où est mon sac à dos ?! » Traduction immédiate dans ma tête : « Où est mon sac à dos auquel je dois faire super gaffe, avec environ 5000 balles de matos photo dedans, et qu’après les passeports c’est LA chose à ne pas perdre dans ce voyage ??!!!?? »
J’y crois pas j’y crois pas j’y crois pas…. Il l’a laissé dans la navette qui vient de partir. Grrrr !!!! Bon, faut faire vite. On explique à la dame de l’hotel . Heureusement j’ai encore le billet de bus dans la main, y a un téléphone dessus. Elle appelle, mais le chauffeur n’a pas de Natel, c’est un numéro central. Pendant ce temps, S. se liquéfie. Mais la dame nous rassure, elle est sure que le sac n’est pas perdu, c’est la navette de l’aéroport et ils vont sans doute le ramener.
De longues minutes pendant lesquelles on déjeune. Ambiance…Une heure après, on nous rapporte le sac. Ouf. Personne n’a su que ce sac contenait environ 2500 jours de salaire moyen d’un vietnamien (j’ai fait le calcul).
On est enfin parti visiter la ville, enfin, surtout la cité impériale. A l’intérieur de la citadelle, une ville dans la ville, construite au XIXe siècle par le fondateur de la dynastie de NGuyen (voilà, c’était la minute historique du carnet).
Quelques photos, prises par un temps absolument dégueulasse.






3h30 plus tard, j’en peux plus, suis trempée, j’ai froid, et je suis grave enrhumée. J’ai les pieds tellement mouillés que des palmes vont me pousser entre les doigts de pieds. Je parle comme un canard (comme les locaux, en fait! ) .
Je fais un caprice. Je veux rentrer à l’hôtel boire un thé au gingembre et me sécher. On en prend le chemin. Et sur la route, on passe devant un collège qui a l’air super joli. On n’est plus à ça près : on rentre dans la cour pour visiter. Majestueuse statue de l’oncle Hô. On avance encore un peu, bientôt les salles de classe sur la droite. Un couloir. J’avance, j’entends de la musique. Deux collègiennes : l’une chante, l’autre joue de la guitare.
Zut, elles m’ont captée, je rebrousse chemin.
«  Non non, viens ! Rentre ! » euh..suis pas sure. « Viens viens, tu déranges pas ! D’où tu viens ? » Le tout dans un anglais impeccable.
Je vais chercher S. qui était dehors. On s’installe dans la salle de classe, et on commence à faire connaissance. J’adore ce genre de moments improvisés. L’une joue de la guitare, S aussi, elles sont 4 à le regarder la bouche ouverte. C’est vrai qu’il joue bien. Il leur apprend quelques trucs, c’est incroyable comme tout le monde est  à l’aise. Pourtant la salle de classe est pas franchement chaleureuse : murs parmes, mais rien d’autre que les tables et chaises, et un grand tableau noir.
Ah si, que dis-je ? Au dessus du tableau, bien en évidence, un portrait d’Hô Chi Minh, avec une grande banderole dessous  qu’on se fait traduire: « Vivez, combattez, étudiez, selon l’enseignement de l’Oncle Hô, pour la fierté du Pays », un truc comme ça, j’ai pas tout retenu. Ça déchire… Et nous on chante les Beattles à la guitare dessous. Quelle provocation.
Ces gamines nous ont vraiment impressionnés : on a passé un bon moment à papoter de tout, de la Chine, des études, l’une veut être Business woman plus tard, l’autre veut aller à Harward… on me demande si je trouve que Hô Chi Minh était bel homme ??? C’était très sympa.


Sans transition, le site de Facebook est bloqué ici depuis 10 jours environ. Mais sinon, oui, Hô Chi Minh il est pas mal……

C’est pas tout mais comme j’étais toujours trempée, on est rentré à l’hôtel.
Et enfin, le premier massage Thai du séjour !!! Yes.

Ce matin, on a pris la route (pick up) vers Hoi An. On est presque arrivé. Dès la moitié du chemin, la météo s’est un peu améliorée. En tous cas il ne pleut pas (pas encore…)

jeudi 19 novembre 2009

Du Nord vers le Centre

Bon des fois y a conflit de ressources: l'ordi. S. en a besoin pour les photos, c'est tout de même pour ça qu'on l'a emmené (l'ordi), et moi pour le carnet de voyage.
Sans photos, pas de carnet. Alors il a un peu la priorité (un peu). C?est pour ça que des fois j'écris en décalé!


Hier on a terminé notre petit séjour dans le Nord. Avant de quitter le Parc National de Cuc Phong, on a visité le Rescue Center qui se trouve sur le Parc: c'est un Allemand qui a créé ce centre de sauvetage et de préservation des singes. On a pu voir 16 espèces de singes différentes.
Je vous mets mes photos préférées:







Ensuite, on s'est fait déposé vers Van Long, à quelques kilomètres du Rescue Center. C'est la Baie d'Along terrestre (d'ailleurs, j'en profite pour signaler que j'ai gagné un massage offert par S, car il ne me croyait pas que Along, ça pouvait aussi s'écrire sans h).
Bref, la Baie d'Along terrestre c'est comme l'autre, mais sans la mer. C'est tout de même inondé donc on se déplace en barque. Plus précisément, un petit canot de bambous (et ça tient!), poussé par une dame qui rame avec un chapeau conique. C'est elle.

C'est un peu comme les cyclopousses, j'assume pas trop quand je me fais déplacer le derrière à la force physique d'une autre personne. ça fait un peu colon. Enfin, je me dis que ça fait partie du folklore, et que si elle ça lui fait gagner un peu de sous, ben voilà.
On a navigué une bonne heure. Il faisait toujours froid et venteux (d'ailleurs, je commence gentiment à en avoir marre, de cette météo), et à un moment, on a même dû s'accroupir dans le fond de la barque pour entrer dans une grotte! C'était super sympa.


Ensuite on s'est dirigé vers le site de l'ancienne capitale du Tonkin: Hoa Lu, dans la région de Ninh Binh.
On a fait une drôle de rencontre et sur site, le fils du Soleil alias notre super guide qui se la pète nous a raconté un peu d'histoire.



Ensuite on a repris la voiture pour Hanoi. On avait RDV avec Philippe et Mélanie, des amis d'amis, installés à Hanoi depuis Février.
On a passé une super soirée avec eux, dans un restau qu'ils ont choisit, et c'était vraiment excellent!
Et puis ça faisait du bien de parler à des gens qui ont la tête faite comme nous! On a pu échanger nos points de vue sur le pays, en tous cas sur la ville et sur les gens. On a trouvé que leur expatriation est plutôt réussie, ils se sont bien pris en main, et ça faisait plaisir de les écouter témoigner.


Voilà! Là il est 23h, je suis morte de fatigue et j'ai pas le courage de raconter ma journée d'aujourd'hui.
Bon en même temps, faut pas déconner, j'ai qu'un jour de décalage, c'est pas trop mal non??


mercredi 18 novembre 2009

Vomito, chapitre 2. Mardi 17 Novembre


A y eeeeest! S : est malade à son tour ! Je suppose qu’il était jaloux et qu’il voulait aussi son petit paragraphe dans le blog.
Hier, après notre dernière journée à Sapa, on a soupé, avant de prendre notre train de nuit pour retourner vers Hanoi.
S. a pris une soupe avec du bœuf, et des Nems frais. Il a mangé avec beaucoup de plaisir. Ensuite on s’est installé dans nos couchettes. Je redoutais déjà, vu comme j’avais dormi la première fois dans ce train.
Sauf que là, il est 20h30, et tout le monde éteint la lumière !!Genre, on me fait comprendre que ce serait bien de dormir. Y sont malades, j’ai pas sommeil du tout !
J’ai lu pendant une heure, et ensuite, ben ça s’est passé conne ça s’est passé : j’ai super mal dormi. Du coup, je ressassé plein de trucs dans ma tête, et on dirait que ces vacances me permettent de prendre du recul, et y en a qui vont un peu en souffrir à mon retour.
Bref, à 5h du mat, ils nous fouttent Brian Adams à fond dans les hauts parleurs pour nous réveiller. Mais vraiment, à fond. Bande de tarés.
Pas le choix, on se réveille. Au moment où on arrive en gare, je regarde S. parce qu’il faut prendre les valises, et là, je le vois tout vert….
Il court au fond du wagon. Crise de vomito. Génial ! Pil poil le bon moment !
Je le laisse à son affaire, puisqu’on est arrivé, et il faut descendre tous les sacs à dos, et vite !!!! Le gros coup de stress.
Pas un connard qui aurait levé le petit doigt pour m’aider, ni passager, ni personnel du train. Jamais vu des égoïstes pareils.
Bref, je m’expulse tant bien que mal du train, S aussi. Mais il est super mal, j’ai l’impression qu’il va tomber. On cherche des toilettes, y en a pas. On en voit au loin : une nana du personnel se dresse devant nous et nous barre la route, on dirait qu’on ne peut pas aller par là. S. est de plus en plus mal, on lui fait signe qu’il est malade, elle secoue de la tête ,genre, elle ne va pas céder. Et là, elle commet une erreur : elle me pousse avec la main en arrière….. Sauf que moi j’ai 50 kg sur le dos, donc elle a failli me faire tomber,  une nuit de merde derrière moi, un mari malade que je ne peux pas aider, et une connasse d’1m12 devant moi qui représente un obstacle…. Elle pouvait pas savoir combien ce qu’elle venait de faire était grave.  Je l’ai poussée à mon tour, en avançant vers elle. Et en lui hurlant de ne pas me toucher. Plusieurs fois. Bien fort. Je pense qu’à ce moment là j’avais de la fumée qui sortait par les narines, et du feu dans les yeux. Un dragon. Elle a fermé sa gueule. Mais je pense que S a eu tellement peur que je la tue sur le quai devant témoins que du coup… il va mieux et ne veut plus de toilettes. Très bien. Tout le monde me regarde. Ben oui, je dis toujours que je suis une gentille fille, mais c’est plus sage de ne pas me créer de problème.
On n’est pas plus avancé, il est 5h30 maintenant et on a RDV 3 heures plus tard avec un gars qui va nous emmener dans un Parc National. Que faire en attendant ? Et comment S. va gérer ? Parce que je peux vous dire que quand la journée commence comme ça, on a envie de déplacer le curseur directement à la soirée !
On s’asseoit par terre, on se calme, on réfléchit. C’est pas la peine que je complique les choses, S est malade et c’est pas cool pour lui.
Tout à coup, il a l’idée de génie : on va aller squatter le super hôtel qu’on a réservé pour le surlendemain ! On va dire qu’on est des futurs clients, on va leur laisser une partie de nos bagages, on va prendre le petit dèj, …. Plein de trucs sympas à faire dans cet hôtel ! Oui, ça peut marcher. Toute façon si y en a un seul qui lève le petit doigt, je sens que le dragon n’est encore pas très loin. On prend un taxi est on arrive à l’Intercontinental Westlake. Là tout va mieux. Accueil parfait, et pourtant, si vous aviez vues nos gueules, S. vert et blanc, moi fatiguée et portant encore mes habits plein de boue du trek de la veille… des vrais pouilleux.
On nous prend les valises, on nous dit OK pour le petit dèj, on nous installe dans les fauteuils de la réception et surtout : on va squatter les supers toilettes de l’hôtel pour faire un brin de toilette, se brosser les dents, se laver à l’eau chaude et parfumée, et s’essuyer dans des serviettes biens moelleuses. Yeees, c’est pourtant facile, le bonheur !
A 8h, le guide est venu nous chercher pour aller vers le Parc National de Cuc Phuong, à 3h de voiture au Sud de Hanoi.
Sur le chemin, S a encore été malade encore une fois, mais après il a dormi la tête sur les genoux le reste du trajet. Le chez-soi vous manque dans ce moments là. Je me suis sentie seule pour la deuxième fois du voyage.
Le reste de la journée à été plutôt moyen : S. est faible mais il a enfin pu garder un peu de riz dans le ventre, le Parc est moyen, la ballade en forêt écourtée franchement pas exceptionnelle (genre, ho, un papillon, ho, un écureuil !!!) Ouais, y en a aussi chez nous. Déçue.









 En plus le guide environ 25 ans, se la pète à mort. Il s'appelle Ian, et nous a dit environ 15 fois que ça veut dire "fils du Soleil". Je pense qu’il se prend pour un warrior, un Indiana Jones, il aime les prédateurs (dixit), enfin, il n’est pas méchant mais vraiment il se la pète.
Pour lui faire payer, c’est très facile, je le branche sur la condition de la femme au Vietnam, et je brise ses arguments à 2 balles, un par un. C’est vraiment des sales machos ici.
Là on attend d’aller manger dans la chambre un peu glauque du Parc (seul hébergement existant au sein même du Parc).
Je suis sous une moustiquaire car il y a dans cette pièce 150 moustiques de 100g pièce. J’ai super peur, je sais ce que ça peut donner s’ils me repèrent… Alors je sors pour la première fois le bracelet Marie Rose à la citronnelle que belle maman m’a dit d’emmener. Et je prie pour qu’elle ait raison.
Je sens quand même qu'on vient de basculer dans le côté obscur du voyage. On est pile à la moitié du voyage.